18 Mars 2024
Hello there !
Qu'est-ce que l'on appelle "bénédictions" ? Ce sont ces événements que l'on aime, que l'on apprécie au plus haut point, parce qu'ils nous apportent quelque chose qui était souhaité. Mais les bénédictions ne se présentent pas toujours à nous de cette manière-là. Elles peuvent aussi, et bien souvent, nous arriver sous forme de challenges qui, s'ils sont accueillis, vont générer de profonds changements.
On sait accueillir les événements de la vie quand ils nous font ressentir du bonheur, de la joie ou de la paix. Mais qu'en est-il quand ils nous font nous sentir blessés, rejetés par la Vie ? Je pratique l’accueil de ce que je vis au quotidien depuis belle lurette déjà. Je sais que toutes les émotions que certains événements font remonter à la surface de notre être se présentent comme des potentiels de guérison.
Au plus profond de nous, nous savons que nous sommes le Divin incarné. Notre intention, quand nous étions encore de l'autre côté, nous a permis de nous créer un corps physique pour que nous puissions nous incarner dans ce monde.
Personnellement, je sais aujourd’hui que j’ai vraiment voulu m’incarner sur Terre, que ce n’était pas une erreur d’aiguillage, comme je l’ai longtemps pensé. Mais parce que cette incarnation est le fruit d'une constante exploration de ce qu'est la vie sur Terre et que beaucoup de situations nous font revivre nos blessures, ce Divin incarné que nous sommes ne se voit pas forcément tous les jours… Par moments, au sein de cette exploration, on peut même se retrouver au fond du trou. Mais c'est le manque de distanciation avec le personnage incarné qui nous fait souffrir.
Ce qui fait ma force aujourd'hui, c'est que je sais aussi que tout est toujours passager. Et puis que je gagne en conscience, en confiance et en sécurité à chaque challenge, depuis que je me suis demandé de résister le moins possible à ce qu'est la Vie. Je me laisse bien plus traverser qu'avant par les émotions que certaines situations suscitent. Et j'en apprends plus dans cette non résistance que dans toute autre pratique. Je sais que j'ai oublié une bonne partie de ce dont cet Être de Lumière était capable, quand il était de l'autre côté, j'ai oublié à quel point il était capable d'être la Lumière et que son envie en revenant par ici, c'était de la manifester. Mais dans la non résistance, dans l'accueil, dans le fait de me laisser traverser par les émotions, j'apprends infiniment.
J'ai longtemps douté que la douceur qui m'habitait enfant, cet amour que je ressentais, était la plus grande force de l'univers. Je ne la sentais pas de taille vis-à-vis de la noirceur du monde. Et pourtant, la Vie m'a amenée à prendre conscience qu'elle recelait une infinie magie, cette douceur.
Cela ne m'a pas empêchée d'être très têtue, très attachée au personnage, très identifiée malgré tout, souvent. Je me suis rendue compte qu'il pouvait alors y avoir comme des carambolages entre différents états de conscience. Quand je ne peux plus me voiler la face, mais que je me la voile quand même.
La dernière fois que j’ai vu mon amie Elisabeth, courant décembre, juste avant qu'elle ne décède d’un cancer (voir ma lettre de janvier : Voeux 2024 : aime-toi un peu, beaucoup, passionnément), j’ai mesuré, grâce à ce qui émanait d’elle, ce que cela signifie vraiment d' "Etre l'Amour incarné». Je me suis imprégnée de sa vibration du moment qui était d’une extrême douceur, je l’ai goutée, explorée. Cela m'a rappelé que j'avais déjà ressenti cette infinie douceur à d’autres moments dans ma vie, quand j'avais pu lâcher prise d'une mémoire, d'une souffrance, d'un conditionnement. Cette douceur-là m’avait envahie, l’espace d’un instant. Dans ces moments-là, on retrouve soudain le goût de ce qu’est l’amour inconditionnel.
Ce que la Vie veut pour nous, c'est qu'on le vive, qu'on le vibre. Le goûter pendant un moment, ce n’est pas suffisant. Il faut l'ETRE !
Mais on n’y arrive pas toujours. Parfois, on se retrouve à une croisée des chemins, au bord d’un nouveau saut quantique, mais...
Pour vivre cet amour-là, au quotidien, le goûter chaque jour que Dieu fait, il est d’abord nécessaire de relâcher toutes nos stratégies, celles où l'on se malmène jour après jour, où l'on se met la pression sur un sujet ou un autre, parce qu'on reste collé au personnage, au petit moi qui a peur de ceci ou de cela.
La question qui se pose à nous bien souvent est celle d' "une vie réussie". Mais qu'est-ce qu'une vie réussie ? Si je suis parent, que je m'occupe bien de mes enfants, que j'ai un boulot que je fais bien et une foultitude d'amis, j'ai l'impression d'avoir une vie bien remplie. Une vie réussie. Mais tout cela peut changer, voire disparaitre. Parce que ce ne sont que des rôles auxquels joue le personnage. C'est une exploration de la vie sur Terre et elle a son sens. Mais souvent on est bien trop investis, bien trop attachés. Trop dans la peur, pas assez dans l'amour dans ce qu'il a d'inconditionnel, inconditionné. « Si tu n’es plus investie par ton rôle de parent, qui es-tu ? » peut nous demander la Vie. « Et si tu n’as plus de vie sociale, qui es-tu ? » peut-elle aussi demander… Et si tu devais n'avoir plus de travail ?
Si tu n' "as" plus, qui "es"-tu ? A quoi donnes-tu de la valeur ? As-tu vraiment besoin de tous ces artefacts pour amener cet amour que tu es dans tous les domaines de ta vie ? Dois-tu vraiment encore croire que tu as besoin « d’être quelqu’un » ? Parce que cela, ce n’est pas être l'Amour que tu es. C’est de l’identification au personnage.
La Vie m’a amenée en continu à me poser la question du « Qui suis-je, au fond ? », ou encore, formulé autrement, du « Est-ce que je m’aime ? » Un peu, beaucoup, passionnément ? Ou pas du tout, au fond ?
Mais on est si têtus, qu'on ne veut pas renoncer à toutes nos stratégies de contrôle de la Vie. Qu'on ne sait même plus comment renoncer à nos stratégies. On ne se rend même plus compte qu'il y a encore, là, et là, ou là, des stratégies qui n'ont rien à voir avec un abandon au Divin en soi.
C'est ce dont la Vie m'a amenée à prendre conscience dernièrement. Alors même que j’avais respiré le même air que ma chère amie Elisabeth, celui de l’amour Divin, cet espace dans lequel elle s'était inscrite, je suis restée le nez dans le guidon, à me mettre la pression sur des sujets divers et variés…
La Vie a donc poussé le bouchon un peu plus loin. Elle m’a fait chuter. Littéralement. J’ai fait une chute dans les escaliers de ma cave. Résultat : plusieurs côtes fêlées, impossible de bouger pendant plusieurs semaines. Impossible même de réfléchir en raison de la douleur et de la fatigue.
Mais au moment de la chute, au moment où j’essayais de trouver quelque chose à quoi me raccrocher, une voix m’a dit : « Laisse-toi aller complètement dans la chute ». Je la connais cette voix qui, soudainement, pile au moment où je suis physiquement en danger, vient parler à mon oreille. Elle ne vient pas chuchoter, non, elle m’exhorte fortement, et mon corps fait ce qu’il faut sans que j’aie le sentiment d’avoir les moyens d'intervenir en quoi que ce soit.
A qui appartient-elle cette voix ? A ma conscience supérieure, un guide, un ange ? Toujours est-il qu’elle m’a déjà épargné quelques déboires importants. En l'occurrence, dans cette chute, mon corps s’est transformé instantanément en poupée de chiffon. Et bam, le sol dur. Mais de toutes les façons j'y allais. Sauf que je suis très sincèrement convaincue que si mon corps ne s'était pas totalement relâché, ça aurait pu être bien plus grave.
Si j'avais eu l'occasion de discuter avec cette voix, je lui aurais sans doute dit : "Laisse-toi aller totalement dans la chute ?! Non, mais c'est quoi ce conseil ?! Tu rêves !" Sauf que je n'ai pas eu l'occasion de discutailler. Tout est allé trop vite. Et heureusement.
Une fois que j’ai eu repris mes esprits et retrouvé mon souffle, j'ai remonté les escaliers fissa et je suis allée m'installer aussi confortablement que possible dans mon canapé. Douloureuse, mais vivante et en un seul morceau. Et là, grosses prises de conscience... Ebahissement d’abord : « Mince alors, ça y est, je sais maintenant ce qu’est un véritable lâcher prise. La vraie Foi en la Vie, c’est ça !! Elle vient de me le montrer ». Wouahou ! Impressionnant ! Et très vite ensuite : "Il a fallu que je vive ça pour me rendre compte que l’amour n’est toujours pas aux commandes de ma vie..." Parce que, lorsqu’il est aux commandes, tout contrôle quel qu’il soit peut être lâché, en conscience et en sécurité.
Je ne savais pas, en réalité, ce qu’est un vrai lâcher prise. Un vrai de vrai. On lâche souvent un peu par ci, un peu par là. Mais lâcher absolument tous les contrôles et se laisser juste aller, s'ouvrir et se laisser juste traverser par la Vie, quelque soient les circonstances… En toute confiance.
Je n'ai eu d'autre choix ensuite que celui de me reposer. Ne plus penser à rien, qu’à prendre soin de moi et aussi, accepter pleinement ma vulnérabilité du moment.
Si je suis un canal d’amour et de totale bienveillance quand je suis en séance - parce que c’est bien cette énergie qui me traverse - cela concerne essentiellement les autres. Est-ce que je me suis accordé le même amour, la même bienveillance ? Non. Cela faisait un moment que je ne vibrais pas / plus dans mon quotidien ce qui me traverse en séance. Et j’en étais arrivée au stade où je n’avais finalement plus de force. Il fallait qu’il se passe quelque chose qui me fasse lâcher la rampe à laquelle je m’accrochais sans le vouloir, sans même m’en rendre compte...
En devenant vulnérable physiquement, j’ai compris que ce n’était que le pendant d’une vulnérabilité autre, cachée, enfouie. Dans le gros lâcher prise du moment, j’ai vécu un effondrement intérieur. Salutaire. Cela a duré jusqu’à ce que les leçons s’intègrent, grâce à un certain nombre de « fulgurances matinales ».
C’est ensuite en mode détente que j’ai décidé de goûter à ce Divin qui était en train de renaitre, véritablement. Je me suis laissé goûter à cette paix intérieure, à la tranquillité de mes journées, à la joie… d’être en vie, sans vouloir être plus rien…
Si quelque chose d’impérieux monte, du genre : « il faudrait quand même que » ou « tu devrais peut-être », je l’interroge. Tu es là pour quoi, toi ? Je ne juge pas, mais j’interroge.
Nous sommes tellement conditionnés sociétalement à ne pas accepter notre vulnérabilité qu'au final, nous nous mettons en mode survie sans même nous en rendre compte. Et ce n’est pas parce que nous sommes sur un chemin de conscientisation que cela nous épargne. Au contraire même…
La Vie m’a amenée à rencontrer à nouveau la douceur extrême de l’amour Divin inconditionnel. Et dans le même temps, elle m’a montré que je ne savais, au final, pas l’accueillir dans ma vie, parce que cela requiert un préalable : être dans un vrai lâcher-prise et une vraie Foi.
Alors, comme me le disait Elisabeth juste avant de repasser de l’autre côté du voile : « La seule chose que je puisse faire encore, c’est de m’aimer ». La seule chose que l’on puisse tous faire pour ramener du souffle, du mouvement, là où il n’y en a plus, c’est de tout lâcher et de nous aimer. Juste prendre le temps de nous aimer.
Accueillir ce qui se vit, se laisser traverser par les crises de l’être incarné, cesser de se faire violence. Cela nous rend vulnérables ? Oui. Mais notre polarité féminine - notre intuition, notre petite voix - est là pour nous guider. A devenir toujours plus conscients, toujours plus forts, toujours plus confiants.
Gratitude à la Vie pour ses bénédictions !
Michèle Que la Lumière soit, Au Cœur de Soi