30 Novembre 2022
Bonjour à Vous !
(Version YouTube audio : ici)
Beaucoup d’entre nous trouvent difficile de s’accorder de la bienveillance. Mais sait-on ce que cela signifie vraiment, dans le concret de la chose ? Pas sûr.
Je me suis rendu compte, au fil du temps, que cela représente, en fait, toute une exploration de soi. Cela demande d’être dans une grande vigilance et d’exercer son discernement en permanence.
Il y a tant d’endroits où nous sommes programmés à résister, lutter, tenir bon, ne rien lâcher, que l’on se fait violence de bien des manières pour y arriver. Souvent, notre juge intérieur, cette petite voix dans notre tête, a la critique acerbe au moindre relâchement.
A quel moment a-t-on appris ce qu’est le respect de soi, la tolérance, l’empathie ? Savons-nous nous accorder cette infinie bienveillance qui fait que l’on ne se jugerait pas dans l’erreur, l’échec ?
Savons-nous suivre une impulsion intérieure, celle de notre âme, du Divin en nous, qui nous demande d’aller vers la joie ? Savons-nous être dans le lâcher prise nécessaire, et ne pas avoir d’autre considération que celle de cultiver un certain état d’être, fait de tranquillité et de joie ?
Depuis l’enfance, notamment au moment de l’entrée à l’école, nous apprenons à avancer selon une cadence préétablie, à ne rien lâcher sous peine d’être disqualifiés. En grandissant, il faut encore veiller à ne pas perdre le rythme, surtout ! Objectif : réussir à sortir du lot, creuser son trou, trouver sa place… tout en restant bien dans le moule.
Alors oui, il nous est facile de nous juger quand nous ne parvenons pas à être parfaits… parfaits, selon des schémas préétablis, bien sûr ! Et c’est, en réalité, notre tout premier réflexe. Parce que c’est ce qui nous a été inculqué depuis notre plus tendre enfance.
La bienveillance représente donc un « difficile » apprentissage.
Il est nécessaire, dans un premier temps, de savoir prendre de la distance avec ce qui se vit. Suffisamment de distance pour se poser les bonnes questions sur toutes ces histoires qui se racontent en nous. Ces histoires, si l’on écoute ce qu’elles racontent, globalement, ne viennent nous parler que d’une seule chose : l’ampleur de notre imperfection. Une imperfection qui ne serait pas acceptable et qu’il faudrait cacher…
Que ce soit une imperfection physique ou une forme d’inadaptation à cette société, nous sommes tous - à des degrés différents peut-être - mais tous sans aucun doute, touchés par le phénomène. Notre mental a tendance à raconter que nous sommes vraiment le/la seul.e à vivre cette inadaptation quand notre regard se fourvoie dans la comparaison avec autrui.
Mais regardons bien le type de société dans lequel nous vivons. Elle nous programme, nous condamne, à nous sentir forcément inadaptés en créant des normes à tout va ! Il faut absolument trouver une case dans laquelle entrer. On peut même le considérer comme vital, tant cette société nous voudrait normés, calibrés, en tous points !!
Or, chaque humain, que ce soit dans son corps, dans ses émotions, dans son cœur, dans son esprit, est unique. Si en plus, on prend en considération son parcours d’âme et l’histoire de la famille dans laquelle il s’est incarné, on ne peut que se rendre compte qu’il est littéralement impossible d’entrer dans un moule quel qu’il soit, sans avoir à renoncer à « être soi ».
Sortir de son isolement, partager ce qui se vit intérieurement, avec ceux de nos proches avec lesquels nous nous sentons en confiance ou dans des groupes de développement personnel ou spirituels, des groupes d’échange. S’exprimer en toute liberté, en toute authenticité, voilà ce qui est nécessaire. Cela permet de se rendre compte qu’il y a vraiment plus de personnes qu’on ne pense qui ressentent tout autant de souffrance à ne pas savoir rentrer dans les moules, ou à s’y sentir coincés. Il y a beaucoup de personnes qui se sentent « différentes ».
De plus en plus de personnes s’éveillent. Ce que nous vivons actuellement est là pour cela, pour nous pousser dans nos retranchements et provoquer cet éveil, ce réveil.
Si nous nous autorisons à être imparfaits, si nous reconnaissons que l'échec et les difficultés font partie de la vie humaine, nous pouvons alors cesser d’en avoir honte et de nous isoler avec notre douleur. Nous pouvons prendre la liberté d’emprunter des chemins de traverse qui favorisent ce réveil à une autre réalité. A une vie consciente.
En apprenant à prendre la distance nécessaire avec l’histoire qui se raconte, individuellement mais aussi socialement, à nous poser les bonnes questions, nous devenons plus aptes à nous voir plus objectivement, dans un premier temps, puis sous l’angle de l’humain divin que nous sommes, ensuite. Et ça, ça fait un bien fou !
Dans ce que nous ressentons, au quotidien, il y a tout un monde intérieur à découvrir.
En cessant petit à petit de nous identifier aux histoires qui se racontent dans notre vie, en considérant qu’elles ne sont que des expériences que nous nous donnons de vivre pour grandir en amour, en Lumière, nous pouvons cesser de chercher à enfouir ou à fuir nos émotions inconfortables. Nous pouvons leur permettre d'exister, les vivre en ressentant de l’empathie pour nous-même, dans une clarté que nous n’aurions pas pu avoir auparavant. Nous pouvons cesser d’être en boucle à l’étage supérieur et comprendre enfin qu’elles nous transmettent d’importantes informations.
Le mental a tendance à rester accroché à ses croyances limitantes comme un mendiant à son bout de gras, au point que parfois, nous voudrions bien en être débarrassé. Il faut savoir qu’il a son utilité. Ne serait-ce que pour se rappeler tous les apprentissages que nous avons fait depuis l’enfance : marcher, parler, nous servir des objets qui nous entourent, être formés à un métier, nous rappeler telle réunion. Il ne s’agit donc pas de l’éradiquer à tout prix, mais de lui faire retrouver son utilité première. Quand il prend le pouvoir et qu’il se met à être « en boucle » sur une situation, il est comme un ordinateur qui bugue. A nous de remettre en ordre ce qui ne l’est plus.
Les émotions qui naissent à la faveur d’une situation inconfortable sont à accueillir avec la plus grande bienveillance. C’est une mémoire qui remonte et qui souhaite être libérée. En revanche, les pensées négatives qui tournent en boucle dans notre tête - parce que nous revenons sur une situation du passé qui nous fait ronchonner ou que nous anticipons dans la peur quelque chose qui n’existe pas encore - doivent, elles, être stoppées. Elles auto-génèrent des émotions que je nommerai « factices ». Qui en plus, créent une réalité future dont on ne veut pas en réalité. Il s’agit alors de détourner le mental. Comme cela peut être difficile, il existe certaines pratiques qui aident, comme la respiration consciente ou la méditation. Ca peut aussi d’aller faire une balade en nature ou de se lancer dans une activité créative. J’aime aussi beaucoup ho’oponopono, pour ma part. Ceux qui me suivent le savent ! Mais ça peut être tout ce qui aide à ramener l’être que nous sommes à un état d’équilibre.
Pour résumer :
1. Apprenons à accueillir nos imperfections ou nos échecs, avec bienveillance.
L’humain retrouve petit à petit sa part Divine quand il veut bien regarder au-delà de l’histoire qui se raconte. Il faut bien qu’il y ait une histoire (de soi-disant imperfection ou d’échec) pour que nous puissions dénouer les fils qui nous entravent encore. Alors acceptons cet état de fait, mais voyons au-delà. Il est tout à fait inutile de se torturer avec jusqu’à la fin des temps !
2. Apprenons de nos émotions, quelles qu’elles soient : elles nous informent.
Tout ce qui est vécu fait partie de la Vie, dans la réalité dans laquelle nous sommes plongés, celle de notre humanité. Elle nous fait vivre des moments de douce folie, d’émerveillements et de grandes extases mais aussi des moments d’inconfort, troublés ou douloureux. Il faut avoir bien conscience que s’enfermer dans une tour de Babel pour ne pas vivre les moments difficiles de la vie, finit par nous couper de tout et de tous. Alors que si nous nous laissons porter par tout ce qu’elle nous apporte, si nous nous laissons traverser sans nous y accrocher, nous pouvons trouver les cadeaux sous-jacents des challenges qu’elle met sur notre route.
Rappelons-nous toujours que ce à quoi nous résistons, persiste. Accueillons donc tout ce qui constitue la Vie sur cette Terre, avec le plus de fluidité possible.
A tout ce qui nous dérange, nous met en colère, nous fait nous sentir frustrés, nous rend tristes, coupables ou honteux, nous pouvons dire : « Je t’accueille, je t’ouvre mon cœur. Tu es là et c’est ok pour moi. » Ouvrir les bras à ce qui se présente comme une souffrance, la laisser entrer dans notre cœur, permet qu’elle y perde toute consistance en tant que souffrance. Car lorsque le calice qu’est notre cœur l’accueille, elle redevient Lumière.
3. Echangeons sur ce qui nous préoccupe
Rappelons-nous que le sentiment - la souffrance - de ne pas coller aux schémas, aux systèmes, de ne pas savoir faire, de ne pas être adapté à ce monde tel qu’il est aujourd’hui est une expérience partagée par à peu près tout le monde. L’acteur Vincent Lindon a bien dit que nous vivions dans « un asile géant » il y a quelques temps ! Comment ne pas souffrir de vivre dans ce monde-là ?
Lorsque nous intégrons vraiment cette réalité, nous comprenons que la souffrance est quelque chose que nous traversons tous. Echanger sur les sujets douloureux va permettre à chacun d’être éclairé par le point de vue de l’autre, mais aussi de souffler et relâcher la pression, de s’identifier un peu moins aux histoires que l’on se raconte. En parler, leur enlève une grande partie de leur pouvoir.
Et en parallèle, explorons la question de nos besoins essentiels, de nos « en vies ».
4. Allons à la rencontre de nos besoins, de nos « en vie »
En CNV (communication non violente), on parle de passer des « je dois » (obligation) à des « je choisis » (envie). « Une forme importante de la bienveillance vis-à-vis de soi consiste à faire des choix motivés uniquement par le désir de contribuer à la vie, plutôt que par la peur, la honte, le devoir ou l'obligation. » dit Marshall Rosenberg dans Les mots sont des fenêtres.
On peut se lancer dans des « je choisis », des « j’ai envie de » qui vont dans la profondeur de ce dont tout être humain rêve au fond de son cœur, (amour, joie, paix, harmonie, partage, abondance, etc). J’appellerais cela « faire des belles demandes » à l’univers.
Exemples : « J’ai envie de gouter à la beauté et à l’harmonie dans mon quotidien. », « J’ai envie de découvrir la plénitude et à la joie de faire ce que j’aime, qui me remplit et me porte. », « J’ai envie d’avoir un lieu de vie agréable et qui me corresponde. », « J’ai envie de connaitre la détente, la paix intérieure, la sécurité dans la matière quand l’argent est là. », « Je choisis d’être entouré.e d’amis sincères, avec lesquels partager plein de moments, dans l’amour et dans la joie. » Ce ne sont que quelques exemples.
Mais quand nous sommes dans nos « en vie », notre cœur bat à l’unisson de ces rêves que nous nous accordons de rêver. Et l’univers peut se mettre au travail.
Nous avons bien besoin de nous accorder de la douceur et de la bienveillance, de savoir nous prendre dans nos propres bras, pour que la Lumière puisse rayonner de notre cœur grâce à la joie de l’amour retrouvé. J’ai envie de dire « envers et contre tout », c’est-à-dire quelle que soit la situation dans laquelle se trouve ce monde !
Michèle Que la Lumière soit, Au Coeur de Soi