22 Octobre 2022
Bonjour à Vous !
(en version audio : ici)
Je lisais récemment sur Instagram quelque chose en lien avec le pardon. La question posée était la suivante : si nous sommes confrontés à une personne qui sait comment mieux faire pour ne pas blesser l’autre, mais qu’elle ne le fait pas, comment lui pardonner ? Que faire quand on vit ou que l’on côtoie souvent une telle personne ? Et souvent, la question qui peut également se poser, c’est comment se pardonner à soi de ne pas l’avoir arrêtée dans son élan.
On peut ne pas comprendre et s’interroger sur les motivations d’une personne qui sait mais qui ne fait pas. Eh bien, on peut très bien savoir comment mieux faire, sans y parvenir, en réalité. Tant qu’une personne est habitée par une peur, il lui est difficile de cesser de réagir comme elle l’a toujours fait. Elle blesse (quelle que soit la manière : trahison, mensonge, refus de communiquer ou d’écouter, violence verbale ou même physique, maladresse répétée, inattention, négligence, etc) elle blesse de toutes ces façons-là parce qu’elle ne sait pas faire autrement. Si elle est trop profondément enfermée dans le personnage, trop identifiée à la « personnalité égotique », beaucoup de choses, pour elle, dans la relation, sembleront menacer sa construction. Sa réaction instinctive sera toujours de la défendre.
Et même si elle fait des efforts pour « mieux faire », le naturel reviendra vite au galop. Parce que c’est inscrit en elle, dans ses conditionnements. Il n’y a que lorsque nous nous intéressons de près à nos conditionnements, qu’il devient possible de changer nos habitudes « réactionnelles ». Peu à peu, la conscience peut s’ouvrir à de nouvelles réalités. Les changements sont profonds et stables. La bienveillance devient notre mode de fonctionnement habituel.
Mais le propos de cet article, c’est le pardon. Que faire alors pour pardonner à un « bourreau », c’est-à-dire quelqu’un qui a eu des gestes ou tenu des propos qui nous ont blessé profondément ?
Il est nécessaire de reconnaitre que la personne ne peut, en réalité, pas mieux faire, même si elle sait comment mieux faire, et qu’elle a peut-être même fait des efforts en ce sens pendant un temps. Si vous reconnaissez, acceptez et accueillez au plus profond de vous, qu’elle agit au mieux de ses capacités à chaque instant, vous pourrez alors vous mettre sur le chemin du pardon.
L’autre question qui vient automatiquement est la suivante : maintenant que nous avons reconnu, accepté, accueilli …, que faire si l’offense ne cesse pas ? Que faire si la personne refuse de s’engager sur la voie d’un changement profond et qu’il ne lui sera donc jamais possible d’agir autrement ?
Dans ce cas, la seule personne sur laquelle il est possible d’agir, c’est soi-même. En choisissant de ne plus vivre aux côtés de cette personne qui est toxique pour soi. Si c’est un membre de notre famille, on peut se dire que c’est mission impossible que de s’en éloigner. Mais c’est malgré tout faisable, pendant un temps, le temps de guérir.
Il va y avoir un deuil à faire : celui de l’amour, de la reconnaissance, du soutien ou des encouragements tant attendus, mais qui ne viendront très probablement jamais.
Le pas suivant sera d’aller regarder en soi ce qui nous a attirés vers cette personne. Quelle est la blessure qui fait que nous cherchons à nous rejouer un certain scénario à travers la relation à l’autre ?
La guérison en soi change tout. La personne sera toujours qui elle est, il s’agit de garder cela en mémoire, mais la relation que nous avons avec elle pourra devenir très différente. Si nous sommes libérés des « boutons » sur lesquels elle appuyait, les souffrances en soi que cette personne réactivait sans cesse, elle se rendra vite compte qu’elle ne peut plus jouer aux mêmes jeux qu’avant. Le terrain de la relation deviendra un terrain « neutre » puisque la blessure sera guérie de votre côté. Et cela modifiera sa manière d’agir à notre encontre. Dans ce jeu du bourreau et de la victime, dès lors que la victime cesse d’être « victimisable », le bourreau cessera de vouloir se délester sur elle de sa colère, de sa frustration, ou de toute autre émotion qui l’agite. Le ressort qui régissait la relation étant cassé, cela n’aura plus d’intérêt de piquer là où ça fait mal. Et nous ne sommes pas en train de parler d’une personne délibérément toxique ou manipulatrice. Elle peut juste avoir des modes de fonctionnement très enfouis, très inconscients. Elle est juste, sans le savoir, en train de protéger la personnalité égotique sur laquelle elle s’est construite, sur la base de ses blessures. C’est pour cela qu’elle réagit toujours. Elle est en réaction permanente de protection.
C’est là que vous pourrez vous rendre compte que c’est le plus souvent à soi qu’il est difficile de pardonner. Se pardonner de s’être laissé faire, d’avoir fait durer « le plaisir » si longtemps, entre autres choses. Cela peut paraitre paradoxal, mais la victime se sent coupable, la plupart du temps de ce qui a été vécu. Et elle s’en veut aussi. De ne pas avoir été à la hauteur de ses propres attentes, les attentes concernant son « Moi idéal ».
Le chemin du pardon se termine donc quand on s’est aussi pardonné à soi.
Les guides nous disent : « Quand vous regardez vers le passé et que vous vous jugez (vous savez, quand vous vous dites : j’aurais dû, il aurait mieux valu que, si seulement j’avais dit ou pas dit, etc), quand vous vous refaites le scénario d’une situation en estimant que vous auriez pu mieux faire et en vous sentant mal pour la façon dont les choses se sont déroulées, il est temps de faire un arrêt sur image. Parce que vous avez toujours fait du mieux que vous pouviez, au moment où vous l'avez fait, avec la conscience que vous aviez des choses, à ce moment-là. Si aujourd’hui, vous voyez ces situations différemment, c’est parce que vous avez ouvert votre champ de conscience à d’autres réalités. Que vous avez ouvert votre cœur aussi.
Mais, c’est bien grâce à ces situations du passé et à votre manière de les aborder que vous êtes l’être que vous êtes aujourd’hui… Donc… avec cette conscience d’aujourd’hui, avec votre capacité à aimer d’aujourd’hui… PARDONNEZ-VOUS. Et aimez cet être (vous) qui vous a amené au jour d’aujourd’hui. »
Tous ceux qui ont eu à faire un chemin de pardon difficile et qui ont finalement réussi à pardonner et se pardonner peuvent en témoigner, c’est un acte libérateur. L’énergie contenue dans la colère, la frustration, la tristesse, la culpabilité, les ruminations, générées par la blessure, va pouvoir être utilisée ailleurs et donc redonner un nouvel élan à leur vie. Le pardon sert avant tout à se libérer soi-même d’un fardeau lourd à porter, celui de ces émotions qui voilent la Lumière que nous sommes. Un cœur guéri est un cœur capable d’aimer pleinement. Revenir à l’amour que nous sommes, c’est tout ce que notre âme nous demande et certaines expériences sont nécessaires pour ouvrir notre champ de conscience.
Les anciens hawaïens avaient l’habitude de se réunir au centre du village quand un habitant avait fait commis un acte délictueux. Ils se rassemblaient autour de l’auteur du délit, non pas pour le fustiger, mais pour lui rappeler, les uns après les autres, à quel point il avait été un soutien pour la communauté, dans toutes sortes de situation. L’idée qu’ils entretenaient, c’est qu’une personne éprouvant le besoin de blesser ou léser quelqu’un d’autre, s’était égarée et avait oublié cette source s’écoulant en lui : l’amour. Il s’agissait donc de le lui rappeler. Une Kahuna (guérisseuse) a refondu cette pratique communautaire en quelque chose que l’on peut faire seul avec soi-même.
Quand on « fait » Ho’oponopono, c’est-à-dire qu’on répète en soi les mots magiques : « Je suis désolé.e, pardon, merci, je t’aime. », on ne s’adresse toujours qu’à soi-même. On guérit en soi, la partie de soi qui a contribué à créer telle ou telle situation inconfortable que l’on vit.
Quand vous dites « Je suis désolé.e », vous affirmez avoir pris conscience que vous hébergiez en vous une mémoire douloureuse, une croyance erronée, une habitude, etc, qui ne représente pas ce qu’il y a de mieux pour vous, qui ne contribue pas à votre rayonnement en termes de joie de vivre, de paix ou d'amour.
Avec « Pardon » ou « Pardonne-moi », vous ne demandez pas à Dieu ou à une personne de vous pardonner. Vous vous demandez à vous-mêmes de vous pardonner, ou à Dieu de vous aider à vous pardonner à vous-même.
« Merci » ou « Je te remercie » est l'expression de votre gratitude, de votre Foi dans le fait que tout est déjà résolu, pour le bien de tous.
« Je t'aime » transmute l'énergie bloquée, source du problème, en énergie lumineuse. Elle redevient Lumière. Vous vous unissez à nouveau au Divin en vous. Vous revenez à l’amour de vous-même...
« Le nettoyage par Ho'oponopono est profond parce que nous travaillons directement avec le Divin, et le Divin est parfait dans son travail », disait le Dr Hew Len, cet hawaïen qui a contribué à propager Ho’oponopono, tel qu’on le connait aujourd’hui, dans le monde.
Nous nettoyons en nous ce qui nous limite, nous contraint, nous contracte, pour que ce qui est parfait – parfaitement adapté à nous - arrive dans notre vie de manière fluide.
Et cela passe par le pardon à soi. Car la Source de toutes choses, le Père divin, lui, ne nous juge en rien. Et les anciens Hawaïens l’avaient bien compris. Notre conscience supérieure, qui est directement reliée à la Source, observe, elle aussi. Idem pour nos guides. Tout ce petit monde soutient la Lumière en nous, pendant que nous prenons parfois moultes détours avant de réussir à revenir à l’Amour et à le faire grandir dans notre cœur, puis dans notre vie. A aucun moment ils ne jugent. Quand nous vivons une situation qui nous sollicite beaucoup au niveau émotionnel, qui nous amène à faire des erreurs parce que nous ne sommes plus alignés sur notre guidance intérieure, eux se tiennent prêts à répondre à nos interrogations dès que nous sommes prêts à lâcher prise et à accepter de recevoir une réponse.
Je le vois bien dans mon expérience humaine personnelle. Dès que j’accroche sur quelque chose, ils me laissent être en résistance le temps que je veux, mais sont là dès que je lâche prise de ma résistance et que je demande leur éclairage. J’ai pu être et peut être encore en résistance pendant un bon moment sur certains sujets. Je me suis longtemps culpabilisée, beaucoup auto-flagellée, jusqu’à ce que j’apprenne enfin à accueillir que cela soit ainsi. A être en paix avec mes tours et mes détours. Parce qu’à chaque nouveau détour, j’ai appris quelque chose qui va m’aider à lâcher prise, au bout du compte. Ils peuvent ne pas sembler nécessaires, on se dit qu’on s’en passerait bien, mais s’ils sont là, c’est qu’ils sont essentiels à l’ouverture de notre esprit à une nouvelle réalité. Ils nous apprennent, ils nous renforcent, ils nous ouvrent ! Donc, on se pardonne !
Michèle Que la Lumière soit, Au Cœur de SoiAutre article sur le sujet : Ho'oponopono - identité de soi