27 Juin 2022
Ce que Bouddha a appelé la doctrine et le chemin est la synthèse la plus brève de son enseignement : 1. La vie est souffrance. 2. L’origine de la souffrance est l’attachement aux désirs terrestres et l’ignorance de notre nature véritable. 3. il est possible de s’en libérer. 4. Il a indiqué un chemin pour ce faire.
La souffrance revêt trois aspects :
« Le monde manque et il désire avidement ; il est esclave de la « soif » a dit Bouddha
Tout au long d’une vie, les souffrances peuvent se superposer : la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort, mais aussi la séparation d’avec ce que l’on aime (peur de perdre), la rencontre avec ce que l’on n’aime pas (aversion), la non-obtention ce que l’on désire (insatisfaction, envie) et la difficulté de protéger ce que l’on possède (on reste dans la survie).
L’ignorance de notre nature véritable (qui est amour, joie, paix, santé, abondance, immortalité) engendre des comportements d’attachement - à ce que l’on a ou à ce qui nous fait défaut – et c’est cela qui nous fait souffrir.
Mais une fois ces souffrances (re)connues, il devient possible de trouver leur origine et d’agir sur elles.
En nous libérant petit à petit de la souffrance, nous nous libérons de nos conditionnements et d’une certaine vision du monde. La Conscience que nous sommes se (r)éveille progressivement. Nous cessons de croire au « petit moi » (le personnage) pour nous reconnecter au « grand Soi » (notre essence).
C’est ce que Bouddha, dans son enseignement, a appelé le « noble sentier ». Le suivre peut mener jusqu'à la libération finale, le « nirvana », qui correspond à l'état de cessation des souffrances et au bonheur qui en découle.
Le chemin est destiné à nous libérer des obstacles et à développer en nous certaines qualités (comment être) et certains comportements (comment agir) pour vivre notre nature Divine dans notre humanité. Il est progressif. Il mène à la compréhension, à la reconnaissance de la véritable nature de notre esprit, à l’Eveil.
Dans l’enseignement bouddhiste, il est constitué, notamment, de : la vision juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste (ce qui fait très fort penser aux 4 accords toltèques, tous les grands courants spirituels se rejoignent…). Mais il y a aussi : le mode de vie juste, l’effort juste, la concentration juste et la conscience juste.
Le simple fait de reconnaitre ces 4 vérités met chacun sur le fameux Chemin. Alors que tant que nous n’en avons pas conscience, nous continuons d’errer dans cette vie, cherchant, à l’extérieur de nous, dans la forme, ce qui pourrait nous rendre heureux.
Nous souffrons parce que nous nous attachons.
Lorsque l’on se définit par le travail que l’on fait, les rôles que l’on endosse, la famille que l’on a construite et ce que l’on possède (santé, richesses, etc.), il est évident que l’on ne veut rien perdre de tout cela. La permanence semble être le seul facteur nous offrant la sécurité nécessaire à notre bonheur.
À l’inverse, quand nous manquons de ce qui ferait de notre vie, une vie heureuse et épanouie, nous avons peur que cela dure toujours. Nous finissons par douter d’être capables d’y changer quoi que ce soit un jour. Alors, le peu que nous avons, nous nous y attachons, aussi, en espérant ne pas vivre pire. Nous faisons donc durer le plaisir… du manque, en l’occurrence... et bien souvent, le manque, hélas, ne fait que croitre.
Pourtant, la Vie nous montre que rien, absolument rien, n’est permanent. Elle nous l’a toujours montré, de tout temps. Tout peut changer dans ce qui fait nos vies en un instant. Nous le savons tous fort bien, au final. Mais…, nous continuons à nous attacher « à la forme » que doit prendre la vie, pour nous rendre heureux.
Nos conditionnements créent nos attachements.
Parce que nous sommes attachés à ce que nous aimons, nous avons peur de le perdre. Parce que nous avons peur de le perdre, nous allons nous enliser dans des stratégies lourdes à porter, des comportements qui vont compliquer notre vie, des attitudes négatives. Cela va nous occuper une bonne partie de temps. Nous pourrions dire que nous sommes focus sur la peur de perdre ce que nous avons si chèrement gagné.
L’envie et l’insatisfaction sont des sentiments négatifs très forts également qui ne font, en réalité, qu’accroitre la situation de manque. Et peuvent nous faire développer ce qu’il faut comme « compétences » pour tenter de gagner, de remporter le morceau, dans une compétitivité souvent outrancière, et peu importe les méthodes employées.
Ce qui nous parait indésirable et que ne voulons pas voir entrer dans notre vie, crée une forme d’attachement-répulsion. Le sentiment éprouvé vis-à-vis de cette situation est fort, viscéral. Notre attention est donc rivée sur le sujet, malgré nous. Et nous allons donc, là aussi, développer toutes sortes de stratégies, d’évitement.
Généralement, tout cela est inconscient. Ce sont nos conditionnements. Et ils nous mènent à ce que les Indiens appellent samsara, la malédiction des réincarnations et du karma (mourir et renaitre éternellement, toujours dans les mêmes souffrances). On refait constamment la même chose, jusqu'à épuisement.
Il apparait clairement dans ces différentes situations que c’est notre attention, notre attachement, qui nous fait souffrir… et nous fait souvent vivre ce que nous ne souhaitons pas vivre, en réalité. C’est vibratoire, notre attention est si focus sur ce qui nous fait peur que l’univers le manifestera. Cela finit donc par nous tomber dessus.
La voie juste
C’est pour cela que l’enseignement de bouddha encourage le non-attachement, la sérénité et l'amour, à la fois, de soi, des autres, mais surtout de l'ensemble du monde, tel qu’il nous apparait. Pas autrement, pas différent, mais tel qu’il est.
Ce qui n’empêche pas de souhaiter d’incarner la meilleure version de soi. Pas dans l’univers des sensations, mais dans celui de notre monde intérieur. Incarner la meilleure version de soi, revient à cultiver un certain nombre de qualités essentielles à notre élévation spirituelle. Tout ce que nous vivrons ensuite, dans le monde matériel, physique, en termes de bien-être, bien-vivre, en sera la conséquence.
Dans nos sociétés occidentales, nous prenons les choses à l’envers : « Si j’ai cela, je me sentirai bien. » Nous sommes attachés à la forme que doivent prendre les choses pour nous sentir bien. Nous savons aujourd’hui que c’est notre état d’être qui détermine la forme que prennent les choses.