20 Août 2013
Cela fait plusieurs fois, dernièrement, que des personnes en cheminement spirituel - que ce soit parmi mes proches ou par le biais du blog - m'adressent ce message : "Aaarrghh ! J'en peux plus ! C'est quand que ça s'arrête ? " (Je prends la responsabilité de cette traduction très, très libre mais non équivoque de leurs propos !!). En parlant de tout ce remue ménage émotionnel dans lequel nous nous retrouvons souvent plongés quand nous choisissons la voie de l'éveil. De ces moments où il nous semble si difficile de choisir une autre voie que celle que nous connaissons et qui est imprégnée de croyances et de peurs dont nous ne voulons pourtant plus. Ca m'a donné envie de faire un petit article sur le sujet. Et de partager mon expérience. Parce que je suis bien placée pour savoir à quel point l'investissement que l'on s'est demandé est important et pesant, par moment.
Dans ce cheminement spirituel que j'ai entrepris, dans ce cheminement vers la reconnaissance de ma vraie nature, il m'est souvent arrivé d'avoir le sentiment d'être arrivée au bord d'une falaise et qu'il m'était demandé de sauter dans le vide pour rejoindre l'autre bord, en face. Il m'est souvent arrivé de me dire : "Ca y est, là je suis au bout de ce que je suis capable de faire. Je ne vais pas réussir à sauter dans le vide cette fois-ci." Sauter dans le vide signifiant lâcher prise d'une ou plusieurs de ces croyances liées à une peur profonde et donc, par là même, profondément ancrée. Pour aller vers plus de liberté, plus d'authenticité. Sachant que lorsqu'on est en train de faire l'exercice, on ne sait pas du tout vers quoi l'on va, à quoi l'autre rive va ressembler. Pourtant, à chaque fois, après avoir tergiversé plus ou moins longtemps en fonction de la difficulté de la chose, j'ai fini par décider d'y aller. Tout en m'addressant à Dieu et en lui demandant : "Mon Dieu, mais pourquoi ? Pourquoi tout ça ?" ou à moi-même : "Pourquoi t'en es-tu demandé autant ? Pourquoi as-tu choisi cette voie-là ? Tu ne pouvais pas en choisir une plus simple ?" Mais à chaque fois, j'ai fini par sauter parce que l'appel de mon âme était trop pressant. Je ne l'ai jamais regretté. Jamais.
A chaque fois que j'ai "sauté", j'en suis ressortie grandie, plus forte. A chaque fois, cela a renforcé ma foi. Parce que j'ai toujours été accompagnée dans mon saut par nos amis de l'autre côté. Par Dieu lui-même car à chaque fois, il s'est produit exactement ce qu'il fallait pour que j'atterrisse de l'autre côté en toute sécurité. Et chaque saut de l'Ange a marqué un tournant important dans ma vie.
Alors, oui, parfois ça semble irréalisable, parfois on se dit qu'on a épuisé tout notre capital courage. Mais quand on va à la rencontre de notre véritable nature, de notre nature Divine, il se produit toujours l'inespéré en plein milieu de notre saut de l'Ange.
Et nous arrivons de l'autre côté, les yeux écarquillés mais le coeur en fête. Emplis de gratitude, d'une immense gratitude.
Guillaume Apollinaire, le poête surréaliste du début du 20ème siècle, lui qui pensait que la création artistique n'avait rien à voir avec la raison mais devait émaner de l'intuition, avait été inspiré d'écrire, en son temps :
"- Venez jusqu'au bord.
- Nous ne pouvons pas, nous avons peur.
- Venez jusqu'au bord !
- Nous ne pouvons pas, nous allons tomber !
- Venez jusqu'au bord !!
Et ils y sont allés.
Et il les a poussés.
Et ils se sont envolés."
Il nous a toujours été demandé la même chose, de tout temps ... Et ça a toujours été pour notre plus grand bien.
Avec amour !
Michèle Que la Lumière soit Au Coeur de soi