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Michèle - Au Coeur de Soi

La souffrance traverse les générations.

Jusqu’à ce que quelqu’un arrive et veuille bien la ressentir.

Au cours de leur vie, nos ancêtres ont vécu des défis, des drames parfois, subi des pertes. L’évitement a semblé être la meilleure des stratégies pour beaucoup. Ils ont fait comme si de rien n’était. Il fallait avancer, un point c’est tout. La vie n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui. Avancer était bien souvent une question de survie. Nous sommes donc issus de personnes qui ont toujours fait comme si de rien n’était, comme si rien n’avait eu lieu. De secrets de famille en sujets tabous, voilà autant de maux sur lesquelles les bouches, mais aussi les cœurs, se sont refermés. On ne dit rien, ça passera. Mais ils sont repartis avec des blessures non guéries qui se sont transmises à leur descendance comme des "problèmes non résolus".

Chacun a essayé de rééquilibrer les choses comme il a pu, mis en place d’autres stratégies encore, d’évitement de la douleur toujours. Au fur et à mesure, l’arbre généalogique s’est tordu. Il est devenu comme un vieux chêne noueux. Il semble solide, vu de l’extérieur. Mais le mal le ronge de l’intérieur.  On ne sait même plus d’où ça vient d’ailleurs, au bout d’un moment.

Pour autant, rien de ce qui est arrivé à nos ancêtres ne nous est étranger. Cela existe quelque part en nous et fait que nous ne savons plus vivre pleinement, aspirer la vie à pleins poumons, nous réaliser et nous épanouir librement.

Nait un jour un enfant, dont la mission est de ressentir. Celui-là ne va pas faire comme si de rien n’était. Ses antennes lui indiquent des choses, et notamment la douleur qui demande à être ressentie. Et elle le sera. Par lui.

Avant, on avait tôt fait d’étiqueter ces enfants-là de « patients mentalement dérangés ». Leur pouvoir de ressentir, leur sensibilité, était qualifiée de folie, d’hystérie. On les enfermait, on les oubliait, parce qu’ils faisaient peur. Ils menaçaient l'ordre établi qui disait qu'il ne fallait rien dire, rien ressentir.

Aujourd’hui, on parle plus de dépression, de troubles de l’anxiété qui semblent affecter certains membres de la famille sans que l’on ne sache pourquoi. Tout le monde semble aller bien, sauf eux… On peut se demander alors si cette capacité à ressentir est un cadeau ou un fardeau…

Mais qui va bien, vraiment bien, en réalité ? Car comme nous le savons tous aujourd’hui, la souffrance ne peut être libérée que si elle est ressentie. Nous avons la chance d'avoir des outils à notre disposition pour "éviter l’évitement". Nous pouvons accompagner cette capacité à ressentir pour qu’elle devienne véritablement un cadeau. Pour qu’enfin, ces enfants nés sensibles puissent, une fois devenus adultes, dire que la vie est belle, car ils auront déployé leurs talents de guérisseurs, d'eux-mêmes, de leurs lignées et de ce monde.

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