7 Août 2016
Il semblerait que je ne vous ai jamais parlé des 4 accords toltèques de Don Miguel Ruiz. Né dans une famille de guérisseurs au Mexique, Miguel Ruiz devient neurochirurgien, avant qu’une NDE (« near death experience » ou expérience de mort imminente) dans les années 1970 ne transforme sa vie. Il décide alors de retrouver le savoir de ses ancêtres toltèques, devient chaman et se donne pour mission de transmettre cette sagesse au plus grand nombre.
Je suis persuadée qu’une bonne partie d’entre vous connaissent déjà mais je trouve que, par les temps actuels, où nous sommes très fort sollicités au niveau personnel tout autant qu’au niveau de l’état du monde, ils sont d’une grande utilité, pour peu qu’on veuille bien pratiquer.
Alors, pour sortir du rêve de la séparation, du rêve d’un monde cruel où nous serions les innocentes et surtout les impuissantes victimes d’une élite riche et omnipotente ou d’une horde de barbares, petit rappel de ce que sont ces quatre accords :
"Votre parole est votre pouvoir créateur. C’est un cadeau qui vous vient directement de Dieu. […] Vous êtes capable de parler. Quel autre animal le peut ? La parole est votre outil le plus puissant en tant qu’être humain ; c’est un instrument magique. Mais comme une lame à double tranchant, votre parole peut créer les rêves les plus beaux ou tout détruire autour de vous. L’un de ses tranchants est son mauvais usage, qui peut concrétiser l’enfer ; l’autre est son usage impeccable qui crée la beauté, l’amour et le paradis sur terre.
Evitez d’utiliser la parole pour vous exprimer contre vous-même ni pour médire d’autrui. Utilisez la puissance de la parole dans le sens de la vérité et de l’amour."
Il est bon de se rappeler de l’énorme pouvoir de la pensée et du verbe alliés à nos émotions. C’est là que nous devenons les plus puissants des créateurs. Notre parole peut être bienfaisante, guérissante mais elle peut aussi détruire. Véritablement. Car elle s’accompagne toujours d’une émotion, d’une intention et donc d’une vibration qui élève l’autre ou le brutalise. La médisance, que ce soit vis-à-vis de soi-même ou vis-à-vis d’autrui est le pire des poisons.
Don Miguel Ruiz nous rappelle dans son livre qu’un seul homme, en Allemagne, avait en son temps - grâce à sa capacité à utiliser le verbe - réveillé les peurs de ses concitoyens et les avait amenés à commettre des actes de violence les plus atroces. Comme sous l’effet d’une hallucination collective … Les jeunes gens qui tuent aujourd’hui sont eux aussi embringués dans une hallucination collective. Ils se laissent absorber par un certain rêve et jouent ainsi le jeu de l’ombre. Dès lors que nous pouvons le voir, cessons de projeter encore plus d’ombre sur eux. Envoyons-leur au contraire un maximum de Lumière pour que leur esprit se rouvre à cette humanité dont ils ont perdu la trace, certes, mais qui n’a pourtant jamais cessé d’exister, quelque part en eux.
Il est bon de se rappeler également qu’à chaque fois que nous parlons en mal d’autrui, c’est un peu de nous-même que nous détruisons. J’ai vu certains commentaires sur les sites où l’on parlait d’amour et de pardon suite au 14 juillet, des commentaires dont la colère avait visiblement absorbé les personnes. Cette colère projetée sur l’autre est comme un boomerang que l’on lance. Elle revient amplifiée. Pourquoi ? Parce que c’est le manque d’amour en nous qui nous fait proférer certaines paroles, certains jugements. Ce manque d’amour, quand il est projeté ainsi à l’extérieur, va attirer à nous irrésistiblement le manque d’amour qui existe partout, tout autour de nous. Si nous le projetons loin, imaginez l’impact que cela peut avoir en retour. C’est une véritable lame de fond qui nous revient.
Et le jeu continue encore et encore. Einstein avait dit que continuer à faire exactement la même chose en espérant un résultat différent était absurde …. Cela parait logique, dit comme ça, n’est-ce pas ? Alors faisons autrement que ce que l’humanité a toujours fait. Observons plutôt cette colère qui jaillit de nous et cherchons à la guérir. Car c’est en nous que tout se passe.
Et cessons de polluer notre temple intérieur. Cessons de projeter à l’extérieur tant et tant de croyances fausses inculquées par la société depuis des millénaires. Cessons de rêver le rêve d’une société que nous avons participé à créer mais qui nous nous aliène de plus en plus fort à tant et tant de niveaux.
Cessons de croire à un ennemi extérieur dont il faut se protéger. Revenons à ces êtres humains, à ces êtres de Lumière incarnés, avec lesquels nous sommes en interaction constante et qui nous montrent un reflet de nous-même ...
"Dès que vous faites une affaire personnelle de ce qui vous est dit, vous y donnez votre accord. Dès lors, le poison s’infiltre en vous et vous êtes piégé en enfer. Lorsque l’on voit vraiment comment sont les gens, sans jamais réagir de façon personnelle, rien de ce qu’ils peuvent dire ou faire ne peut nous blesser. Même si l’on vous ment, cela ne fait rien. Celui qui agit ainsi le fait parce qu’il a peur. Peur que vous découvriez qu’il n’est pas parfait.
Lorsque vous parvenez à transformer en habitude ce second accord, une immense liberté vous échoit : plus besoin de faire confiance à ce que les gens disent ou font. Il vous suffira d’avoir confiance en votre capacité à effectuer des choix responsables. Et vous pourrez voyager dans le monde entier, le cœur totalement ouvert."
Dès que nous nous sentons blessés, offensés, agressés, nous ne pensons qu’à une chose : rétorquer. C’est ce que la société nous enseigne depuis des millénaires : une attaque, une riposte. Nous appelons cela ‘‘remettre l’église au milieu du village’’, c’est-à-dire notre vérité au milieu de notre monde parce que la vérité de l’autre a soudainement et brutalement bousculé notre carte du monde personnelle. Ce faisant, nous donnons notre accord pour absorber ce qui appartient à l’autre. Si l’autre est en guerre, nous participons à créer en nous cette guerre qui l’habite, lui. Est-ce vraiment ce que nous voulons ? Vivre dans l’enfer des autres ?
Car l’autre ne parle jamais que de lui, de sa vérité intérieure mais aussi et surtout de ses dissensions, de son combat avec lui-même, quand il exprime une opinion ou qu’il pose un acte qui nous semble dirigé contre nous. Dès que nous apprenons à lui laisser vivre sa vérité sans pour autant nous sentir remis(e) en cause, nous ne ressentons plus le besoin de riposter pour lui imposer la nôtre, de vérité. Nul besoin de remettre l’église au milieu du village puisque rien en nous n’a été bousculé.
Si nous acceptions de faire cela, nous aurions le recul nécessaire pour enfin observer les choses, gagner en clarté, comprendre que l’autre, dans sa guerre intérieure, nous fait part de quelque chose que nous hébergeons en nous (peur, colère, sentiment de victimisation, etc) et nous pourrions guérir cet aspect de nous pour amener ensuite une réponse différente au monde. Une réponse de paix.
Si chacun voulait bien pratiquer cela dans son quotidien pour commencer, ce serait déjà énorme. J’ai bien dit « pratiquer ». Car cela ne vient pas d’un coup de baguette magique. Il faut pratiquer, à chaque moment où nous nous sentons remis en cause, par nous-même ou par d’autres. Renouveler l’opération encore et encore. Jusqu’à ce que nous nous soyons reformatés et que cela devienne un nouvel automatisme.
Il m’arrive parfois encore de me mettre martel en tête, mais je me recentre de plus en plus vite. Très vite, la question : « Tu fais quoi là ? » surgit. Je sais que certains aspects de moi sont encore « en froid » avec ma vision la plus élevée de moi-même. Mais je sais que la Vie me soutient et va m’amener l’aide parfaite dont ils ont besoin pour se réconcilier avec le monde.
Participons chaque jour à créer un autre monde. Celui que nous souhaitons tous en réalité. Car, il est bon de se le rappeler aussi : nous sommes une étincelle divine incarnée sur Terre … tous autant que nous sommes.
"Il y a des millions de questions auxquelles nous cherchons des réponses, car il y a tant de choses que nous ne pouvons expliquer. Peu importe que la réponse soit correcte ; le seul fait de trouver une réponse nous rassure. C’est pour cela que nous faisons des suppositions. Le problème est que nous croyons ensuite qu’elles sont la vérité. Nous prêtons ainsi des intentions à autrui - parce que nous supposons que tout le monde voit la vie comme nous la voyons - nous en faisons une affaire personnelle, puis nous leur en voulons. Nous finissons par créer tout un drame pour rien.
Ayez le courage de poser des questions jusqu’à ce que tout soit aussi clair que possible plutôt que de faire des suppositions ou de prêter des intentions à autrui. Le jour où cesserez de la faire, vous communiquer de façon propre et claire, libre de tout poison émotionnel. Votre parole devient impeccable et toutes vos relations vont changer."
Nous supposons - et projetons - tout un tas de choses sur ceux qui provoquent en nous colère, incompréhension et tristesse. Nous le faisons en fonction de notre manière d’envisager le monde. Laquelle est en lien avec tout un ensemble de mémoires : culturelles, sociétales, trans-générationnelles, personnelles, sans parler de nos vies antérieures, etc. Et nous n’en connaissons qu’une infinitésimale partie ... Et l’autre, celui qui a provoqué en nous colère, tristesse, sentiment d’injustice ou autres joyeusetés l’a fait en fonction de sa vision du monde à lui, de ses mémoires à lui.
Supposer, c’est penser que nous sommes capables, à partir de notre vision du monde à nous, de comprendre ce qui anime l’autre. Mais comment pouvons-nous l’imaginer un seul instant ? Sachant que nous sommes porteurs de cet ensemble considérable de mémoires, que l’autre l’est aussi mais que ce ne sont pas les mêmes du tout ….
S’il est, en plus, manipulé par d’autres dans ses manques, ses frustrations, ses insatisfactions, ses désillusions ...
La seule chose à faire, c’est revenir à soi. Exprimons donc les choses avec autant de clarté qu’il nous est possible. Demandons à l’autre de nous expliquer aussi clairement qu’il le peut également ce que nous ne comprenons pas de lui. Conscients que si nous ne réussissons pas à nous comprendre, c’est parce que nous sommes en proie, d’un côté comme de l’autre, à des croyances qui obscurcissent notre vision, notre conscience. Acceptons cela humblement.
"Quelles que soient les circonstances, faites simplement de votre mieux, ni plus, ni moins. Peu importe que vous soyez fatigué ou malade, si vous faites toujours de votre mieux, il vous est impossible de vous juger. Et si vous ne vous jugez pas, il n’est pas possible de subir la culpabilité, la honte et l’auto-jugement. En faisant toujours de votre mieux, vous romprez un grand sort auquel vous avez été soumis.
Si vous faites de votre mieux, vous vivrez votre existence intensément. Vous serez productif, vous serez bon envers vous-mêmes, parce que vous vous donnerez à votre famille, à votre communauté, à toute chose. C’est dans l’action que vous serez intensément heureux etvous agirez parce que vous en avez envie et non parce que vous en attendez une récompense."
Si nous nous pratiquons les trois premiers accords, chacun à notre niveau, avec ceux que nous côtoyons, au quotidien, dans notre famille, avec nos amis, nos voisins, les employés de notre supermarché, le guichetier à la banque, la vendeuse de prêt-à-porter, etc. Que nous les pratiquons dans le même temps avec nous-mêmes, nous sommes déjà sûrs de faire notre mieux.
Soyons dans une envie de clarté et d’honnêteté constantes, avec nous-mêmes et les autres. Acceptons humblement d’être là où nous en sommes de notre cheminement. Acceptons humblement que les autres en soient là où ils en sont de leur cheminement. Acceptons humblement qu’ils nous montrent, à chaque interaction qui nous dérange, qu’ils sont les envoyés de l’univers venus nous montrer une part de non amour que nous hébergeons en nous. Accueillons cela pleinement et libérons la mémoire qui est en cause.
Pour que notre vision s’élargisse.
Pour que notre amour grandisse.
Car il n’y a rien ni personne à juger, jamais. Tout est en lien avec la Vie qui nous amène un pas après l’autre vers la reconnaissance d’une part en guerre en nous, une part qui veut être vue pour être libérée. Tout est en lien avec la Vie qui nous soutient dans ce voeux que nous avons fait d'accomplir cette mission qui est la nôtre : nous aimer et nous honorer à chaque instant.
Car chaque pas veut nous apprendre quelque chose de nous mêmes, qu’il soit un pas de danse, merveilleusement léger et aérien, un pas qui nous rend confiants et amoureux de la Vie, ou un pas de côté, qui semble nous avoir perdus dans un champ de mines, nous rendant hésitants et incertains. Chaque pas nous raconte notre histoire d'âme...
Cueillons cette histoire que nous souhaitons nous confier pas à pas. Accueillons-là. Aimons-là. Honorons-là.
C’est ainsi et seulement ainsi que nous irons – véritablement - vers plus de paix.
Et que nous pourrons espérer voir plus de paix dans le monde.
Dans la Lumière de l'Amour véritable,
Michèle