1 Mai 2016
Je viens de lire un article très intéressant écrit par une journaliste française s’intitulant : « Se plaindre est mauvais pour la santé, c’est maintenant scientifiquement prouvé ». Elle m’a donné envie de m’intéresser aux propos du jeune homme américain dont elle parle. C’est un garçon qui a suivi un cursus universitaire particulier, étudiant à la fois l’informatique –ou l’intelligence artificielle - et la psychologie tout en s’intéressant en profondeur aux neurosciences et à la philosophie. Il est aujourd’hui écrivain et éditorialiste dans plusieurs revues. Je suis tombé sur l’article dont la journaliste s’est inspirée pour faire le sien. Et, wouahou ! Si intéressant que je l’ai traduit. Il nous parle de ce que nous savons déjà, à savoir que le chemin vers l’éveil nécessite de changer complètement notre vision du monde, que nos pensées négatives ont une influence sur notre manière de créer notre réalité tout autant que sur notre santé.
Mais là, c’est la version scientifique.
Son article nous invite à revoir ce que certains appellent nos « autoroutes neuronales », à veiller très attentivement à nos pensées parce qu’elles agissent sur nos synapses, de manière à ce que, à un moment donné, nos réponses « automatiques » aux situations que la vie nous envoie soient des réponses d’amour et non de peur.
Vous pourrez le retrouver dans sa version originale sur le lien http://www.curiousapes.com/the-science-of-happiness-why-complaining-is-literally-killing-you/
Belle lecture et très beau week-end !
Michèle
Parfois dans la vie, toute l'expérience et les connaissances qui mijotent dans notre bonne vieille conscience se combinent d'une manière qui provoque soudain comme un arrêt du temps, et dans ce flux fluide de la pensée, une révélation remonte à la surface.
J’ai vécu un tel moment dans mes jeunes années d’étudiant. Il a changé pour toujours la façon dont je voyais le monde comme s’il m'avait projeté d’une jeunesse angoissée et mélancolique vers une voie empreinte de plus en plus de bonheur. Vous vous dites que je suis à la limite de vous abreuver d’un nouveau charabia New Age, non ? Eh bien, restez avec moi quand même, parce que je vous assure que le point que je veux faire ici est d’agrémenter les bons vieux clichés d’éléments de preuve logiques, vous donnant ainsi ce que je considère comme ma Science du Bonheur.
Au moment de cette découverte personnelle, je suivais un double cursus en science informatique et en psychologie. En dehors de ces intérêts déclarés, j'avais aussi une affinité pour la philosophie orientale et les neurosciences. Cela m’a conduit à supporter une charge de cours semestriels de haut niveau en psychologie et en philosophie, ainsi qu’en intelligence artificielle comprenant de la biologie et de l'informatique. Cette fusion d'études a rapidement fait éclater mon cerveau en l’orientant dans une douzaine de directions différentes, et quand j’ai remis les pièces du puzzle ensemble, je me suis trouvé résolu – sur la base de motifs rationnels – à devenir optimiste et à sortir de ma vie les gens qui aiment à se plaindre.
1. “A chaque fois que des synapses s’enflamment, ils se connectent les uns aux autres.”
Ce fut la première phrase que mon professeur AI a dite en salle de cours, et à ce jour c’est toujours l'un des échantillons de logique les plus profonds que je détienne. Il me sert à orienter l’ensemble des décisions de ma vie. Le principe est simple : au sein de votre cerveau, il y a toute une collection de synapses séparés par de l’espace vide appelé fente synaptique. Chaque fois que vous avez une pensée, une synapse éjecte un produit chimique qui parcourt la fente et se dirige vers une autre synapse, créant ensuite un pont sur lequel un signal électrique peut traverser, emportant avec lui la charge d’informations pertinentes que votre pensée vient de lui donner. C’est très similaire à la façon dont les nerfs apportent, grâce à un signal électrique, une sensation située dans votre orteil jusqu'à votre cerveau où elle va être " sentie ".
Et c’est là qu’est le truc : chaque fois que cette charge électrique est déclenchée, les synapses se rapprochent un peu plus afin de diminuer la distance que la charge électrique doit parcourir. Ceci est un exemple microcosmique d'évolution, d'adaptation. Le cerveau procède au re-câblage de ses propres circuits, il se modifie physiquement, pour faciliter le déclenchement de l’étincelle chimique nécessaire au partage de données entre les synapses - en substance, il facilite le déclenchement du mécanisme de la pensée. Par conséquent, votre première preuve scientifique mystique est la suivante : vos pensées remodèlent votre cerveau, et changent la construction physique de votre réalité. Laissons cela infuser un moment avant de continuer, parce qu’il y a là une bombe logique sérieusement profonde.
Vos pensées remodèlent votre cerveau, et changent la construction physique de votre réalité.
2. Les chemins les plus courts emportent la course.
Au-delà du fait absolument incroyable que votre cerveau fait cela en permanence - de se changer et de se remodeler constamment grâce à chaque pensée - ce qui est encore plus excitant, c’est que les synapses qui sont les plus fortement liées entre elles (grâce à vos pensées les plus fréquentes) en viennent à représenter votre personnalité ‘‘par défaut’’ : votre intelligence, vos compétences, vos aptitudes et vos pensées les plus facilement accessibles (qui sont plus ou moins la source de votre compétence conversationnelle).
Creusons plus profondément encore la logique qui se trouve derrière cela. Considérez que vous avez deux équipes de deux personnes se lançant une balle. Les deux personnes de la première équipe se tiennent à dix pieds distance l’un de l’autre, les deux autres à une distance de 100 pieds. Le premier partenaire de chaque équipe lance sa balle au deuxième partenaire de son équipe, ils le font exactement au même moment et exactement avec la même vitesse. La première équipe qui attrape le ballon va être celle qui dicte vos décisions personnelles et l'état mental dans lequel se trouve votre esprit.
Alors, quel équipier va recevoir la balle en premier ? La physique de base, si l’on considère la distance, le temps et la vitesse, nous dit que ce sera toujours celui se tenant à 10 pieds de distance. Eh bien, c’est fondamentalement la façon dont vos pensées fonctionnent. Par la répétition de la pensée, vous avez amené la paire de synapses qui représentent vos inclinations à se rapprocher de plus en plus l’une de l’autre, et quand c’est le moment pour vous de former une pensée (et donc lancer notre balle métaphorique d'énergie électrique), la pensée qui gagne est celle qui a le moins de distance à parcourir, celle qui va être la plus rapide à créer un pont entre les synapses.
3. Acceptation ou regret, lâcher prise ou volonté, amour ou peur
Du temps de ma renaissance éducative, c'est là où la philosophie orientale est venue et m'a tendu une sorte de « rasoir d'Occam* », ou principe de simplicité, qu’il me serait possible d’utiliser pour renforcer l’idéologie en train de se former en moi.
C’était simple, à chaque fois que je vivais un moment, sur mon chemin, susceptible de provoquer une pensée réactive, j’avais le choix entre deux choses simples, et peu importe ce que je projetais sur le moment en question : je pouvais, soit être dans l’amour, soit dans la peur ; dans l’acceptation ou le regret ; le lâcher prise ou la volonté ; l’optimisme ou le pessimisme.
Et maintenant, mes amis, nous avons notre deuxième équipe qui rattrape son retard.
Naturellement, pour mon propre bien-être, je me suis aperçu que tout ce que je voulais faire était de rapprocher le couple d'amoureux afin qu'il réussisse toujours à battre le terrible couple de pessimistes. J’ai donc commencé à mettre en œuvre une pratique dans ma vie qui consistait à aimer tout ce qui venait sur mon chemin, l’acceptant et renonçant à l’envie de contrôler. Les bouddhistes disent que l'univers est souffrance, et je crois que c’est parce que l'univers est chaos, et donc par sa nature même, hors de notre contrôle. Quand nous essayons de forcer l’accomplissement de nos désirs, nous sommes bien obligés de constater qu’à d'innombrables occasions, l'univers ne s’exécute pas. J’ai donc décidé de cesser de désirer en étant attaché à l’objet de mes désirs. J'ai commencé à pratiquer l'acceptation dont les bouddhistes parlent dans le Tao, c'est-à-dire à accepter le flux naturel (de la vie) avec un amour optimiste, à dire à chaque moment qui se présentait à moi, qu’il soit bon ou mauvais : "Je te remercie pour l'expérience et la leçon, et maintenant que vienne le moment suivant afin que je puisse lui donner le même amour. " Je l’ai fait encore et encore, rapprochant ainsi de plus en plus toutes ces synapses, au point où les synapses de mon cerveau associées à la tristesse, au regret, au pessimisme, à la peur, au désir, à la mélancolie, à la dépression, etc, avaient de moins en moins de chance de déclencher une réaction avant les synapses d'amour. Mon état par défaut est donc devenu l'optimisme et l'appréciation et les charges illusoires qui étaient rattachées à cette existence se sont amoindries.
Maintenant, comme je l'ai souligné, la nature apprécie le chaos, et notre cerveau n’est pas différent. Il est donc important que je souligne que cela n’est évidemment pas une pratique infaillible qui va complètement éradiquer la négativité de votre conscience ; parfois l'émotion pèse trop lourd et parfois la paire qui déclenchera la charge chimique sera la paire négative ; mais, comme tout muscle, si vous exercez suffisamment ces synapses d’amour, vous vous retrouverez en possession d'une nouvelle force innée qui fera briller le monde plus magnifiquement et bien plus souvent. Vous trouverez également que vous êtes beaucoup plus heureux parce qu’en meilleure santé, et c’est le point que je vais développer dans un instant, mais nous avons un autre point encore dont il nous faut discuter au préalable.
4. Les neurones miroir
Alors, si votre esprit n'a pas encore explosé en étant confronté à l’idée que vous pouvez modifier la réalité avec vos pensées, peut-être voudrez-vous vous préparer pour la suite. Parce que, devinez quoi ? Il n'y a pas que vos pensées qui peuvent changer votre cerveau et faire bouger vos synapses ; les pensées de ceux qui vous entourent peuvent le faire également.
S'il y a une aptitude qui nous sépare vraiment de nos ancêtres primates, c’est l'imagination. Elle est le fondement de tout ce qui a trait à l'art et à l'architecture, aux histoires (fictives) qui ont formé les religions qui contrôlent maintenant la vie de milliards de personnes - au point qu’elles puissent se déclarer la guerre sur le simple fait de savoir quel « conte de fée est le bon ».
Si nous laissons cet aspect très « humain » de côté, l'imagination nous permet de vivre dans le passé et dans l'avenir, et si nous nous échappons du présent, nous pouvons utiliser nos souvenirs du passé pour prédire ce qui se passera dans le futur. Par exemple : je sais par expérience que le feu brûle la peau, je sais donc, du point de vue de mon esprit, que si je colle ma main sur le feu, je vais perdre ma chair. Il y a une telle quantité de symboles auxquels nous réagissons, au quotidien, de la même manière, innée, instinctuelle, que nous ne les reconnaissons même plus. Mais c’est ce qui nous rend capable de naviguer au sein de la complexité de notre société. Encore plus excitant, cette compétence fonctionne également avec des émotions, et pas seulement des situations.
L’hypothèse est une fois de plus tout à fait simple : quand nous voyons quelqu'un éprouver une émotion (que ce soit de la colère, de la tristesse, de la joie, etc.), notre cerveau va tester, « gouter », cette émotion pour imaginer ce que l'autre personne traverse. Et il le fait en essayant « d’enflammer » les mêmes synapses de sorte que vous allez pouvoir vous relier à l'émotion vous observez. Cela s’appelle de l’empathie. C’est de cette façon qu’une personne habituellement calme peut soudainement, à l’occasion d’un mouvement de foule, se retrouver à ramasser une fourche pour l’utiliser contre un ennemi commun, une fois influencée par des dizaines d'esprits en colère. Il en est de même quand nous éprouvons un bonheur partagé à un festival de musique, ou que nous sommes solidairement tristes lors de tragédies.
Et il en est de même également lorsque vous passez une soirée au bar avec vos amis qui aiment, tellement, tellement, déblatérer, que ce soit sur leur travail, une personne, le gouvernement, ou les défauts d’un soi-disant ami, ou sur quelque petite chose que ce soit qui va leur permettre de redorer leur blason et de se sentir important, tout ça parce que vous hochez la tête en signe d’acquiescement, disant, tel un robot effrayé par la libre-pensée, : "Absolument mec. C'est des conneries tout ça."
Mais ce ne sont pas des conneries. C’est la vie, c’est le chaos, et si vous vous entourez sans cesse de ce genre d’attitudes, vous allez constamment être en train d’enflammer les synapses correspondantes dans votre cerveau. Et comme je l'ai expliqué plus haut, chaque fois que vous enflammez ces synapses, vous remodelez votre cerveau. Voilà pourquoi il est si important de passer du temps avec des gens qui vous élèvent. Parce que vos amis, eux, déplacent les synapses du pessimisme, du cynisme et de la crainte et les font se rapprocher, ce qui vous rend, par défaut, aussi blasé et amer qu’eux.
Voulez-vous être heureux ? Entourez-vous de gens heureux qui re-câblent votre cerveau dans le sens de l'amour et pas dans celui de la crainte d'être invalidé. Je ne vous dis pas de ne pas être là pour des amis qui sont dans un moment difficile et ont besoin d'une oreille ou qui ont besoin de dépasser une difficulté. Je ne dis pas non plus que vous ne pouvez pas être critique par rapport aux échecs et aux injustices dans le monde. Un changement positif nécessite généralement une pensée critique.
5. Le stress vous tuera
Mais vous voyez, ce qu’il y a à propos de toute cette négativité, du regret, de l'attachement aux désirs, de nos plaintes inutiles face à l’aspect éphémère de ce qui continuera toujours à ne faire que passer dans nos existences, et où le temps, lui, ne fait qu’avancer, c’est que ce sera toujours source de stress. Lorsque votre cerveau enflamme ces synapses de colère, vous affaiblissez votre système immunitaire, vous élevez votre pression artérielle, ce qui augmente votre risque de maladie cardiaque, d'obésité et de diabète, ainsi que toute une panoplie d'autres affections – comme le pointe du doigt le magazine Psychology Today :
« L'hormone du stress, le cortisol, est l'ennemi public numéro un de la santé. Les scientifiques savent depuis des années que des niveaux élevés de cortisol interfèrent avec l'apprentissage et la mémoire, diminuent la fonction immunitaire, la densité osseuse, augmentent le gain de poids, la pression artérielle, le cholestérol, les maladies cardiaques ... La liste est longue. Un stress chronique et des niveaux de cortisol élevés augmentent également le risque de dépression, de maladie mentale, et diminuent l’espérance de vie. Cette semaine, deux études distinctes ont été publiées dans le magazine Science reliant les niveaux de cortisol et la maladie mentale, le cortisol fonctionnant comme un déclencheur potentiel de maladie mentale tout en diminuant les capacités de résilience, en particulier chez les adolescents. Le cortisol est libéré en réponse à la peur ou au stress par les glandes surrénales dans le cadre des mécanismes de lutte ou de fuite. » - Psychology Today
Et si vous avez besoin de plus de preuves concernant les effets néfastes du stress, il existe d'innombrables autres études qui montrent l’impact négatif que peut avoir le pessimisme, l'amertume et le regret sur votre santé.
La ligne de fond est la suivante : l'univers est chaotique, que l’on parle des inévitables super tempêtes de vent et de pluie, des accidents de voiture imprévisibles ou des tocades capricieuses de nos pairs dont les vérités personnelles peuvent causer des dommages émotionnels à certains ou en blesser physiquement d'autres. Et chaque instant a le potentiel de vous apporter n’importe quel type d’expérience allant, sur l’échelle des émotions, du sentiment de félicité le plus planant à la douleur la plus écrasante.
Mais indépendamment de ce que chaque instant amène sur votre chemin, votre choix est simple : l'amour ou la peur. Et oui, je comprends qu'il soit difficile de trouver le bonheur lors de ces nuits où vous vous sentez particulièrement seul au monde, quand un être cher disparaît, quand vous échouez à ce test ou que vous êtes licencié de cet emploi. Mais quand ces moments viennent, vous ne devez pas vivre dans le regret de ce qu’ils ont produit, vous ne devez pas leur donner une constante attention négative et leur permettre de remodeler votre cerveau au point que vous deveniez un être amer, blasé, un vieil avare cynique qui ne remarque plus que le simple fait d’être en vie signifie qu'il peut se mettre à jouer avec bonheur sur cette aire de jeux cosmique où il a le Divin pouvoir de faire des choix.
Ce que vous pouvez faire, c’est dire ; "Ok, ça craint. Mais quelle est la leçon ? Que puis-je trouver en cela qui fasse de moi une meilleure personne ? Comment puis-je en tirer de la force et l'utiliser pour me rapprocher du bonheur dans le moment prochain ? " Vous voyez, une relation ratée ou une mauvaise journée ne doivent pas rogner vos ailes, mais représenter un courant ascendant qui mettra en exergue les choses que vous aimez et celles que vous n'aimez pas, qui vous sortira le drapeau rouge quand se présente quelque chose à éviter. S'il y avait un élément dans la personnalité de votre ex-partenaire qui avait le don de vous rendre fou, alors vous savez maintenant – et c’est un cadeau - que vous ne voudrez pas perdre votre temps avec un autre partenaire qui agit de la même façon.
Si vous êtes attentifs aux leçons à tirer de vos échecs, il n'y a aucune raison pour que vous ne puissiez faire de chaque journée quelque chose de mieux que la journée précédente. Faites une chose nouvelle chaque jour, apprenez-en la leçon, choisissez l'amour plutôt que la peur, et faites chaque jour un peu mieux que le jour précédent. Plus vous faites cela, plus vous verrez et apprécierez la beauté de cette existence, et plus vous serez heureux.
Par Steven Parton, de CuriousApes.com